Soutenance publique de thèse de Madame Naïma AFIF pour l’obtention du grade de Docteur en Langues et lettres :
Une version biblique du Coran en hébreu. La traduction d’Hermann Reckendorf (1857). Modalités et étendue de la judaïsation, étude de la langue et réception pendant les Lumières juives.
Mercredi 10 juin 2015
10h00
Salle du Conseil
Collège Erasme
Place Blaise Pascal 1
1348 Louvain‐la‐Neuve
Résumé:
La thèse porte sur la première version du Coran en hébreu réalisée à partir de l’arabe par l’orientaliste allemand Hermann Reckendorf (1825-1875). Une première partie consacrée à l’histoire du Coran en hébreu du Moyen-Age au seuil de la Haskala illustre l’évolution de la relation entre le judaïsme et le texte sacré de l’islam. Sont ensuite étudiés la genèse, le contexte et la réception de la traduction de Reckendorf dans les milieux juifs au 19e siècle où prédominent alors l’emploi de l’hébreu biblique et la judaïsation des œuvres traduites en langue hébraïque. La thèse examine ensuite dans quelle mesure les variantes présentes dans la traduction de Reckendorf, tiraillé entre l’approche scientifique et apologétique, résultent d’une judaïsation (ou rejudaïsation) volontaire du Coran. Le texte arabe est comparé à la traduction hébraïque (1857) à partir d’une sélection de versets contenant, d’une part, des thèmes communs au Coran et à la Bible hébraïque, et, d’autre part, des passages relatifs à certaines ordonnances juridiques, aux fondements du culte islamique et à la théologie coranique. Sur base de la comparaison est ensuite proposée une typologie générale des interventions du traducteur, suivie d’un examen des modalités de la judaïsation du Coran. L’impact et l’étendue du phénomène de judaïsation sur les deux corpus de versets sont alors progressivement évalués et permettent de considérer la place de la traduction de Reckendorf dans l’histoire de la transmission du Coran en hébreu. Une dernière partie consacrée à l’aspect linguistique de la traduction et de son paratexte élargit le champ de la recherche sur l’hébreu de la Haskala à un texte sacré extérieur au judaïsme.
Membres du jury :
Heinz BOUILLON, Président
Jean‐Claude HAELEWYCK, Promoteur
Johannes DEN HEIJER
Guillaume DYE (ULB)
Joachim YESHAYA (Université Johann Wolfgang Goethe de Francfort‐sur‐le‐Main, Allemagne)